Elle, demeure

Elle, demeure

En 2011, je sortais mon deuxième album : Réflexions, toujours disponible sur iTunes, fnac, deezer, spotify…

Le titre phare Elle, demeure est l’histoire d’une maison, de 1900 à nos jours.

Vous pouvez l’écouter et regarder le clip réalisé par la merveilleuse Hélène Ducrocq, en papier découpé.

Elle, Demeure

Sa naissance ne date pas d’hier.
Quelques siècles de vie, un feu d’artifice dans la poudrière.
On pourrait lire sur ses pierres les saisons qui défilent, le soleil, les années et leur part d’hiver.
Au début elle était vide, sans esprit ni souffle.
Quelque bric et broc, sans dessus dessous.
Juste le désir d’un couple de grandir en son enceinte, de fonder une famille, de planter quelques jacinthes.
Les années passèrent, jusqu’à la «der des ders»,
c’est dans ses bras, qu’ils ont rejoint le «père des pères».
Des soldats blessés attendant sur le pas de sa porte,
des infirmières courent et soignent, trop peu s’en sortent.

Demeure de la mort et du dernier soupir.
Elle fût pourtant refuge et réveil du premier sourire.
Au cœur du foyer, les souvenirs crépitent.
On distingue de la lumière à travers les vitres.

Refrain :

Elle, cette maison si magique,
où demeure aujourd’hui
cette Dame étonnante.
Elle, en a connu des musiques,
la demeure de cette Dame
toujours si fascinante.

 

Quand fut venu le temps de la nuit, des étoiles jaunes,
tous ses recoins furent trésor, derrière les étagères,
des cachettes pour ces enfants fantômes, et le silence.
On murmure, la peur au ventre si lancinante.
Disputes, naissances, bonheurs, chagrins,
nature, hortensias, couleurs, jardin…
Vivante, elle s’imprègne des bruits, des odeurs, et crée son âme.
Elle devient l’Histoire, chaque pièce naît avec beauté et calme.
Un jour, des notes, des rythmes se sont emparés d’elle.
C’est du jazz qui fait frémir toutes ses particules d’air.
Elle devient le lieu phare de ce grand Festival,
les plus grands y passèrent des nuits entières musicales.

Demeure des secrets et du dernier soupir.
Elle fut pourtant refuge et réveil du premier sourire.
Au cœur du foyer, les souvenirs crépitent.
On entend de la musique à travers les vitres.

Refrain

Sur le pas de la porte je respire des siècles et des siècles.
Je pourrais rester immobile des heures et des heures.
Dans cette maison habite une dame étonnante.
Elle m’invite à entrer, un bouquet dans mes deux mains.
Elle nous sert un whisky, je l’observe, dans ce décor.
Du thym, des fleurs séchées suspendues à des cordes.
Des chapeaux accrochés au mur, et des photos par dizaines.
L’authenticité des vieux meubles sans design.
Elle me parle de la mort avec sérénité.
Elle me livre sa mémoire sans l’éviter.
Une grande Dame sans peur ni regret.
Je comprends alors : c’est avec elle-même qu’elle repose en paix.

Dans un coin un vieux piano chante ses mélodies.
Gardien du passé, « Assieds-toi et joue », elle me dit.
Cette sensation, mes doigts effleurent les touches.
Doucement, je ferme les yeux, et j’écoute.

Refrain

 

Ana Dess

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